Le rap béninois est en ébullition depuis cinq jours, après que Crisba, figure incontournable de la scène locale, a lâché un nouveau morceau intitulé « Numero Uno » qui vient déclencher une véritable guerre de diss. Dans ce titre explosif, le rappeur n’hésite pas à affirmer sa suprématie en déclarant notamment : « Je suis le maître, la pression, elle monte, la bière est blonde ».
Dès ces premiers vers, Crisba pose les jalons d’un affrontement qui promet de redéfinir les codes du rap dans le pays. La chanson, aux paroles percutantes, cible sans ménagement ses rivaux. « J’ai pas d’intervalle, pas de limite
Mais les autres, ils sont bornés », a affirmé Crisba dans un ton provocateur. Ce choix de mots tranchants illustre sa volonté affichée de dépasser la médiocrité que certains accusent de hanter le milieu, évoquant même du bout des lèvres des rappeurs « illettrés » et « alcooliques ». Une critique qui ne manque pas de faire réagir.
Vers un clash grandiose ?
La réponse ne s’est pas fait attendre dans un environnement où le défi est roi. Dès les premières heures suivant la sortie du morceau, plusieurs rappeurs béninois se sont emparés du micro pour relever le défi. Fanicko, Vano et Axel Merryl ne sont que quelques-uns des artistes qui ont tenté de prouver leur talent dans ce clash grandiose. Dans la foulée, le rappeur Ghis a lancé son titre « Axelerine Merryline » ce dimanche 23 février 2025, en réponse directe à Axel Merryl, intensifiant ainsi la tension dans un jeu de répliques où chaque mot compte.
Au-delà de l’affrontement pur, les textes de Crisba dévoilent une dualité surprenante entre une confiance inébranlable et une vulnérabilité assumée. « J’avoue que parfois, j’ai honte », confesse-t-il, révélant un côté plus humain derrière l’image du guerrier du micro. Paradoxalement, c’est cette même intensité qui renforce son aura : des métaphores audacieuses comme « La place de l’Amazone » et « ma piole, c’est comme la place de l’Amazonie » viennent souligner son ambition de dominer un secteur en quête d’innovation et de renouveau.
Crisba secoue les fondements du rap béninois
Ces vers, marqués par un jeu de mots incisifs et des références aussi bien contemporaines que provocantes, illustrent une volonté de secouer les fondements du rap béninois. Crisba n’est pas seulement en train de lancer un défi personnel ; il réoriente le débat sur l’authenticité et la créativité dans un univers musical souvent marqué pour son manque de profondeur. En pointant du doigt ses concurrents et en revendiquant une autorité incontestable « votre meilleur rappeur est sous mon autorité », le jeune rappeur invite ses paires à repenser les standards du genre.
Alors que la tension monte et que les répliques s’enchaînent, ce nouveau morceau apparaît comme le catalyseur d’une nouvelle ère dans le rap au Bénin. Entre provocation, introspection et un défi lancé à toutes les générations, Crisba s’impose déjà comme l’élément perturbateur qui pourrait bien redéfinir le paysage du rap local. Seul l’avenir dira si cette bataille de titans élèvera véritablement le niveau artistique ou laissera derrière elle les stigmates d’un clash inévitable.