Lors de son intervention à la Conférence sur la sécurité de Munich, ce vendredi, le président congolais Félix Tshisekedi a vivement critiqué le Rwanda, qu’il accuse de nourrir des « velléités expansionnistes » dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Face à la communauté internationale, il a appelé à « mettre à l’index » Kigali, qu’il tient pour responsable de l’instabilité régionale.
Ces déclarations surviennent alors que la situation s’aggrave dans l’est de la RDC. Vendredi, le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa et plusieurs organisations internationales, s’est emparé de l’aéroport de Bukavu, capitale du Sud-Kivu. Ce nouvel assaut intervient après la chute de Goma, principale ville de l’est congolais, à la fin du mois de janvier. La progression rapide du M23 inquiète tant les autorités congolaises que la population locale, déjà durement éprouvée par des années de violences.
« Ce qui est nécessaire, c’est de mettre à l’index le véritable responsable de cette situation: le Rwanda », a affirmé Tshisekedi, appelant à une réaction ferme de la communauté internationale. Kinshasa exhorte ses partenaires à imposer des sanctions contre Kigali et à soutenir les efforts de stabilisation dans la région.
Le Rwanda, de son côté, dément toute implication et accuse la RDC de collaborer avec des groupes armés hostiles à son gouvernement. Ce bras de fer diplomatique, doublé d’une intensification des combats, renforce les craintes d’un embrasement régional. Pendant ce temps, la population civile, prise entre les feux croisés, continue de payer le prix fort de cette crise persistante.