Le nord du Bénin a de nouveau été endeuillé par une attaque terroriste meurtrière. Dans la nuit du 15 février 2025, un assaut contre une position militaire à Banikoara a coûté la vie à six soldats béninois. En riposte, les forces armées ont neutralisé 17 assaillants. Cette offensive, qui s’inscrit dans une série d’attaques contre les forces de défense du pays, relance les interrogations sur l’efficacité du dispositif sécuritaire en place.
L’attaque de Banikoara n’est que le dernier épisode d’une escalade préoccupante de la menace jihadiste au Bénin. Un mois plus tôt, le 8 janvier, une embuscade d’une rare violence avait causé la mort d’une trentaine de militaires, marquant un tournant dans l’aggravation de la situation sécuritaire.
Depuis plusieurs années, les groupes jihadistes, opérant depuis le Burkina Faso et le Niger, cherchent à étendre leur influence vers les États côtiers. Malgré la présence de forces étrangères, notamment françaises, l’insécurité ne cesse de s’aggraver. De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer l’inefficacité de cette coopération militaire. Sur les réseaux sociaux, le scepticisme grandit, certains dénonçant une « dépendance excessive à l’Occident ».
L’échec des stratégies sécuritaires soutenues par la France alimente un sentiment grandissant de défiance et de frustration. Pour nombre d’observateurs, la clé de la stabilité ne réside plus dans l’appui des puissances étrangères, mais dans une coopération militaire renforcée entre États africains.
Les succès revendiqués par le Mali, le Burkina Faso et le Niger après leur rupture avec Paris semblent conforter cette vision. Une alliance militaire accrue entre les pays de la région, notamment à travers l’AES, apparaît comme une alternative crédible pour assurer la sécurité des pays africains face à la menace jihadiste grandissante.