Le pape François a fermement dénoncé, mardi 11 février, la politique d’expulsions massives de migrants menée par l’administration de Donald Trump. Dans une lettre adressée aux évêques catholiques américains, le souverain pontife fustige la brutalité de ces mesures, qu’il juge contraires à la dignité humaine. Cette prise de position, loin de passer inaperçue, a suscité une réaction immédiate de la Maison-Blanche.
Dans sa lettre rédigée en anglais et en espagnol, le pape François exprime ses profondes inquiétudes face à ce qu’il qualifie de « crise majeure ». Il dénonce « la mise en place d’un programme de déportations massives », qui, selon lui, porte atteinte aux droits fondamentaux des personnes migrantes. Pour le chef de l’Église catholique, la protection des frontières ne saurait justifier un traitement inhumain, surtout à l’égard des plus vulnérables.
« Si une nation a le droit de se protéger contre ceux qui commettent des crimes, elle doit aussi garantir un traitement digne à toutes les personnes, en particulier les plus pauvres et marginalisées », écrit-il. Le pontife met ainsi en avant une vision humaniste du droit, fondée sur la solidarité et le respect de la dignité humaine.
Dans sa missive, François salue également les efforts des évêques américains en faveur des migrants. Depuis plusieurs années, l’Église catholique aux États-Unis joue un rôle actif dans la défense des droits des exilés, dénonçant régulièrement les politiques migratoires restrictives. En 2016 déjà, lors de la première campagne présidentielle de Donald Trump, le pape s’était opposé à son projet de construction d’un mur à la frontière mexicaine. Ses critiques lui avaient valu une riposte cinglante du futur président.
Washington réagit vivement
Sans surprise, la prise de parole du souverain pontife a provoqué une réaction immédiate du gouvernement américain. Tom Homan, conseiller de Donald Trump pour la politique migratoire, n’a pas mâché ses mots : « Le pape doit se concentrer sur l’Église catholique et nous laisser nous occuper des frontières », a-t-il déclaré.
Ces tensions entre le Vatican et Washington illustrent une nouvelle fois la fracture entre la vision humanitaire du pape et la politique migratoire stricte prônée par Donald Trump. Alors que le débat sur l’immigration reste l’un des sujets les plus sensibles aux États-Unis, la voix du souverain pontife vient rappeler l’impératif moral qui, selon lui, devrait guider toute politique publique : la dignité humaine avant tout.